Pilet Frédérique

Œuvre inspirée du poème
Le Dindon de la farce de Richard Côté et
Frédérique Pilet que voici
avec l’autorisation de l’auteur

Par un frais matin de printemps
Bien avant le temps des semailles
Une fée errait dans les champs
L’esprit serein, un peu canaille.

Sur la ferme et ses dépendances
À la fin d’un trop long hiver
Les animaux pleins d’impatience
Piaffaient d’envie de grands champs verts.

Notre fée qui les entendit
Voulut pour les faire patienter
En attendant l’été béni
D’un don chacun les gratifier.

Au bœuf le don de l’endurance,
Au cheval celui de l’élan,
À la poule, beaucoup de patience
Et ainsi pour d’autres du clan.

« Et moi, alors, dit le dindon,
Le bec en l’air et l’œil envieux,
Ne suis-je pas digne d’un don
Comme tous ceux-là, jeunes ou vieux ? »

Alors la fée qui lui sourit
Lui lança sur un ton comparse :
« Ne t’en fais pas mon bon ami,
Car tout ceci n’est qu’une farce ».
Richard Côté

On farcit le dindon,
Pour fin de victuaille,
De la tête au croupion,
Quand la faim nous tenaille.
On peut l’aimer vivant,
Ou alors sous la dent.
Frédérique Pilet